Collège Olivier Messiaen

Mortagne Sur Sevre

Vendée
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Le 17 novembre les élèves de 4ème B dans le cadre de la classe PEM (Projet d’Education aux Médias) ont reçu Roselyne Séné, journaliste à la rédaction locale de Ouest France des Herbiers où elle travaille depuis 7 ans.

Un parcours peu classique

Elle a choisi ce métier pour rencontrer des personnes et sa maîtrise du français l’a aidée pour être engagée sur ce poste. Elle n’a pas suivi à l’origine une formation de journaliste car pendant 4 ans elle a fait des études de Langues Étrangères Appliquées (formation trilingue, droit, économie et culture générale). Certains de ses collègues ont eu des parcours divers: études d’histoire, de français…

Elle a démarré à Ouest France au service de la mise en page, quand ce service a été modernisé, on lui a proposé une formation de journaliste d’un an au sein de Ouest France.

Elle nous a fait part de ses pires souvenirs qui sont liés à des sujets polémiques et à des faits divers tragiques. Ses meilleurs souvenirs sont des rencontres, notamment avec des artistes.

Elle ne souhaiterait pas travailler dans un autre journal que Ouest France car elle aime son fonctionnement et sa ligne éditoriale. Elle ne souhaite pas non plus travailler à la radio ni à la télé: «je suis mieux avec mon stylo».

Comment s’écrit un article?

La journaliste ne peut pas nous donner le temps exact nécessaire à la rédaction d’un article : «ça dépend du thème des articles, si je me suis documentée avant, si les gens que je rencontre sont disponibles… En général, je mets entre 10 minutes et 2 heures pour finaliser un article». Pendant son travail, elle est souvent interrompue par des appels téléphoniques quand elle est au bureau.

Elle fait toutes sortes d’articles mais elle préfère les reportages car elle aime rencontrer des gens, être dans l’action. L’ambiance sur le terrain et la possibilité de donner la parole aux gens l’aident à écrire.

Elle choisit parfois son thème d’article et peut contacter qui elle veut mais certaines fois on lui impose les sujets: son chef de rédaction peut l’envoyer sur le terrain.

Madame Séné nous explique que le rédacteur est aussi responsable de l’organisation de l’article: photo, longueur du texte… Mais il existe différentes tailles d’articles et des gabarits sont imposés, par exemple, un article de 4 colonnes s’appelle un «4 col».

Les règles d’écriture ont évolué à Ouest France: «aujourd’hui, on s’adapte plus aux lecteurs, on demande aux journalistes de faire des paragraphes courts, on donne beaucoup la parole aux gens.»

De l’article à la publication

La rédaction des Herbiers fonctionne 7 jours sur 7: quatre journalistes se relaient pendant la semaine et travaillent un week-end sur trois pour alimenter la rubrique locale: les Herbiers, les cantons environnants, le bocage.

À la rédaction des Herbiers il n’y a pas de photographe contrairement à celle de Rennes. Lorsque la rédaction a besoin de photos de qualité pour les manifestations de nuit ou les grandes manifestations sportives ou culturelles comme le festival de Poupet, les photographes peuvent se déplacer. Cependant, tous les journalistes reçoivent une formation de base en photographie.

Tous les articles rédigés par les journalistes sont publiés. Des comités de relecture départementaux (en Vendée à la Roche Sur Yon) décident de la rubrique et de la place qu’il va prendre dans le journal.

Ces articles trouvent leur place dans les pages départementales du journal. Toutes les éditions de Ouest France sont placées sous la responsabilité d’un grand chef de rédaction à Rennes, relayé par un chef dans chaque département.

Éthique et déontologie d’Ouest France

La déontologie est l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent et les rapports de ceux-ci avec le public.

L’éthique est l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite d’une personne.

La maxime de Ouest France, extraite de la charte des correspondants est affichée dans les bureaux pour rappeler les principes défendus par le journal :

«dire sans nuire, montrer sans choquer,

témoigner sans agresser et dénoncer sans condamner».

L’objectif des journalistes est «de mettre leurs opinions de côté, et de plutôt interviewer les gens concernés sans avantager un avis plutôt qu’un autre. Ce qui est difficile» nous a rappelé la journaliste. Ils vont parfois sur les lieux pour interviewer les gens où l’échange se fait par téléphone mais de toute façon, en retranscrivant l’interview, le journaliste évite de prendre position car il doit rester neutre. Les journalistes ne sont pas des justiciers.

Pour être sûr de respecter cette règle, les journalistes de la rédaction des Herbiers font relire leurs articles par leurs collègues. Cette relecture permet d’éviter les mauvaises interprétations: «Nous devons écrire en faisant en sorte que les gens n’interprètent pas des choses fausses».

Le respect de la personne avant tout

Le journaliste choisit son sujet d’écriture et son angle d’attaque des événements à couvrir néanmoins certains sujets peuvent choquer une catégorie de lecteurs ou le moment est parfois mal choisi pour les aborder dans la presse et Mme Séné reconnaît: «nous avons le champ libre, mais pas pour tout».

Les journalistes ne peuvent pas tout montrer, les journalistes doivent faire attention aux propos employés et au respect des personnes interrogées ou évoquées dans les articles. Pour éviter ces dérives, il y a une « Charte des correspondants » pour les faits divers qui précise ce qu’un journaliste se doit de dire ou de ne pas dire, de faire ou de ne pas faire. Par exemple, cette charte rappelle qu’il est interdit de pénétrer dans les lieux privés sans autorisation, de prendre des photos sans respecter le droit à l’image, d’avoir des propos agressifs ou insultant…

Article composé à partir des écrits de l’ensemble des élèves de 4°B