Le vendredi 10 novembre Fanch Juteau, caricaturiste et dessinateur de BD, est venu passer la journée au collège pour rencontrer trois classes de 4e. Avant d’aborder le thème des dessins de presse, il a répondu à nos différentes questions.
Comment avez-vous eu l’idée de devenir caricaturiste ?
J’ai toujours aimé dessiné. Collégien puis lycéen, je faisais régulièrement des dessins, des croquis, des caricatures….J’ai fait des études d’histoire dans le but de devenir professeur mais après plusieurs échecs au concours, j’ai décidé de partir sur une autre voix. Mon rêve d’enfant était d’être dessinateur de BD. Ma passion du dessin a pris le dessus. Je suis un autodidacte ce qui veut dire que j’ai appris tout seul à dessiner en utilisant des tutos et en m’entraînant.
En quoi consiste le métier de dessinateur de dessins de presse ?
Faire du dessin de presse c’est réagir à chaud à l’actualité. Le but est de faire passer un message mais aussi de faire rire. Parfois le dessin de presse peut-être engagé (comme c’est le cas pour les dessinateurs d’un journal comme Charlie Hebdo)
Depuis quand exercez-vous ce métier ?
Je dessine depuis 20 ans, j’ai dessiné pendant cinq ans pour le journal « Mag’Angers » qui est un mensuel de la ville d’Angers.
Combien de temps mettez-vous à réaliser un dessin ?
Pour un dessin travaillé (avec beaucoup de détails) puis colorisé, je compte une dizaine d’heures.
Pour réaliser une page de BD, je compte 20 heures.
Un dessinateur comme Chaunu qui produit une caricature quotidienne ne passe pas plus de deux heures entre l’idée du dessin et sa réalisation. Il faut que ça aille vite pour coller à l’actualité.
Sur quels supports travaillez-vous et avec quels outils ?
Je travaille sur papier Canson, d’abord au crayon de bois, puis au feutre noir et enfin, pour coloriser à l’aquarelle. Ensuite, je numérise mes dessins pour les envoyer aux éditeurs. Aujourd’hui beaucoup de dessinateurs travaillent uniquement sur informatique.
Comment trouvez-vous de l’inspiration ?
Je dois me documenter pour trouver mes idées. Par exemple pour faire la caricature d’un homme politique, je commence par rechercher plusieurs photographies de lui, dans différentes postures avant de dégager les traits qui le caractérisent.
Vivez-vous bien de ce métier ?
Je reconnais qu’il est difficile de vivre du dessin mais aujourd’hui je ne me plains pas, j’approche du SMIC ( Salaire Minimum de Croissance : Au 1er mai 2023, le Smic est de 1 383 euros nets pour 35 heures hebdomadaires). Je suis rémunéré au dessin car je ne suis pas salarié d’un journal.
Dans le monde du dessin c’est la notoriété, le fait d’être connu, qui fait que l’on est bien payé. Il ne suffit pas de savoir dessiner.
Le dessinateur est un pigiste, c’est-à-dire qu’il est payé à la page, au dessin réalisé. Il est à peu près payé 80 à 120 euros par dessin.
Merci a Fanch Juteau d’avoir répondu à toutes nos questions et de nous avoir permis de découvrir l’univers du dessin de presse. Cette rencontre nous a permis de prendre conscience des limites du dessin de presse, car pour le comprendre, il faut avoir les références et des connaissances culturelles, sociales, politiques… Parfois on ne comprend pas tout et chacun peut le percevoir différemment.
Leni et Chloé