Valentine Graveleau est une journaliste âgée de 28 ans qui travaille à l’Agence France Presse. Elle couvre le domaine sportif pour les épreuves et les compétitions de ski l’hiver et d’athlétisme le reste de l’année. Elle a accepté de rencontrer les élèves de 4D qui avaient préparé des questions à lui poser ce lundi 13 mai pendant une heure.
Le parcours de Valentine Graveleau
Elle a d’abord été collégienne au collège Olivier Messiaen puis lycéenne à Jean XXIII aux Herbiers. Elle est ensuite allée dans une école d’Études en Sciences Politiques pendant deux ans à Lille et a effectué sa troisième année au Liban. Pour finir, elle a fait un master en deux ans dans une école de journalisme à Lille. Valentine est donc titulaire d’un Bac +5. Étudiante, elle a travaillé au journal Ouest-France à Cholet pendant deux étés et a également travaillé pour le journal le Dauphiné Libéré.
Pour débuter dans le monde professionnel, elle a d’abord été journaliste à l’étranger : deux ans à Chypre (île grecque où se trouve le siège de l’AFP pour le moyen-Orient) puis deux ans à Londres. Valentine est revenue à Paris en octobre 2023. Aujourd’hui elle est journaliste au siège de l’AFP à Paris pour le service sport concernant les disciplines du ski et de l’athlétisme. À l’AFP les journalistes changent de poste tous les 5 ans ce qui les oblige à faire preuve d’une grande disponibilité et d’adaptation.
Ce qu’elle aime dans son métier, ce sont les déplacements dans différents pays et villes où se déroulent les manifestations sportives. Elle a pour projet de rester à l’AFP mais de pouvoir quitter Paris où la vie est chère.
En dehors de son travail, Valentine aime le sport (principalement la course à pied et l’escalade) mais aussi la lecture.
Le métier de Journaliste
Valentine a présenté les qualités nécessaires pour être journaliste. Il faut être curieux, dynamique, avoir envie de connaître ce qui se passe localement et dans le monde. Il faut être débrouillard, savoir s’adapter aux différentes situations. Elle a insisté sur le fait de savoir parler couramment l’anglais et si possible d’autres langues. Elle-même a commencé à apprendre l’arabe mais le pratique peu.
Au quotidien, le journaliste doit savoir s’adapter, être autonome et aimer voyager.
Il y a des périodes plus intenses avec de longues journées. À l’opposé, il peut y avoir des semaines avec moins de travail. Les journalistes de l’AFP ont deux semaines de plus de congés payés par an en compensation des semaines parfois très chargées.
Les journalistes travaillent sur l’actu « chaude »: ils écrivent sur des évènements qui viennent ou qui sont en train de se produire. Mais ils s’occupent aussi de l’actu « froide » : par exemple ils rédigent des portraits de sportifs qui peuvent remporter des compétitions à l’avenir, font des enquêtes sur des sujets de fond. Ce travail est important en ce moment pour les journalistes sportifs, car les jeux olympiques à Paris auront lieu dans quelques semaines et la pression monte !
Valentine Graveleau et deux autres journalistes francophones « en texte » vont couvrir les épreuves d’athlétisme lors des JO 2024. D’autres membres de l’AFP, journalistes anglophones et photographes, seront également présents, et tous seront épaulés par de nombreux journalistes qui travailleront depuis leur bureau. Sur les sites sportifs, il y a une « zone mixte » où les journalistes peuvent interviewer les sportifs, les entraîneurs… avant et après l’épreuve.
Sinon les journalistes assistent au match ou à l’épreuve depuis la zone des tribunes de presse : ils ont de petites tables pour rédiger au fur et à mesure ce qui se déroule. Certains journalistes sont responsables des photos et des vidéos mais Valentine a uniquement pour tâche de rédiger.
À notre question « Quelle est la place des femmes dans le milieu journalistique ? » Valentine constate que la situation des femmes s’est améliorée. Même dans le monde du sport, les femmes sont de plus en plus nombreuses et l’AFP, plus particulièrement, a mené une politique de féminisation ces dernières années. Bien sûr, il y a toujours du sexisme, comme partout, et les rédactions des journaux de sport, comme l’Équipe par exemple, restent en très grande majorité masculines.
Son travail au quotidien
Valentine est salariée de l’AFP en CDI (Contrat à Durée Indéterminée). C’est une journaliste sportive, détachée pour le ski et l’athlétisme. Le siège de l’AFP est situé à Paris, mais elle fait beaucoup de voyages, et n’est pas souvent chez elle. Elle travaille aussi en télétravail ce qui lui évite de rester tard au bureau. Toutes ces journées sont différentes selon les actualités quotidiennes. Son nombre d’heures de travail varie selon les journées et n’est pas égal à son contrat de 35 heures. Son salaire est fixe, elle n’est pas payée à l’article. Elle travaille toute la semaine et n’a pas énormément de vacances, surtout avec les J. O. qui arrivent. Parfois elle s’occupe des actus chaudes c’est-à-dire des événements importants en train de se dérouler, mais aussi des actus froides comme faire le portrait de personnes participant aux Jeux Olympiques. Les tribunes « Presse » sont installées pour permettre aux journalistes de travailler sur le lieu de l’événement mais ils sont aussi aidés par les journalistes des bureaux de Paris qui suivent les événements en direct.
Elle rédige des dépêches. Elle parle couramment l’anglais et certains de ses collègues parlent 4 ou 5 langues ! Elle va dans les différents pays d’Europe pour suivre les compétitions et elle côtoie des journalistes du quotidien sportif l’Équipe. Toutes les dépenses lors de ses voyages professionnels sont remboursés par l’AFP.
Qu’est-ce que l’AFP ?
L’AFP: Agence France Presse c’est une des plus grandes agences de presse du monde. Cette agence est présente dans le monde entier (avec des bureaux dans 150 pays) et emploie un total de 1700 journalistes. Le rôle des journalistes de l’AFP sur place consiste à collecter localement des informations .
Un journaliste de l’AFP écrit des dépêches qui doivent contenir entre 150 et 200 mots. La dépêche est un article ou une information courte qui est vendue par une agence de presse aux médias ou aux groupes de presse.
La technique d’écriture d’un journaliste de l’AFP est la factualité c’est-à-dire raconter l’évènement, les faits, sans effet littéraire et le plus objectivement possible.
L’AFP peut aussi envoyer des alertes (Phrase qui précise un évènement en y indiquant la source qui est envoyée aux radios, télévision, journaux…). L’alerte est une actualité chaude. Les journalistes de l’AFP écrivent des « leads » qui sont souvent courts et construits de la même façon : le premier paragraphe répond aux 5 W (Qui ? Comment ? Quoi ? Quand ? Où ?). Les employés de l’AFP n’ont pas de journée type. Parfois, ils ont des shifts (créneaux de travail ex. 8h-14h) ils font du télétravail quand ils le veulent et ils ne comptent pas leurs heures. Ils adaptent leurs horaires en fonction de leur travail, des actualités.
La vérification des informations est très importante pour que les lecteurs aient confiance dans les médias. Valentine explique qu’une information fausse peut avoir des conséquences importantes : par exemple, un journal a annoncé à tort la mort de Martin Bouygues le 28 février 2015 ce qui a entraîné la baisse des actions de sa société. Il y a eu également l’annonce de l’arrestation de Dupont de Ligonnès ( l’homme qui avait tué toute sa famille) le 12 octobre 2019, alors qu’il ne s’agissait pas de lui.
Nous avons beaucoup aimé que Valentine, ancienne élève du collège Olivier Messiaen, présente son métier à la classe. C’était très intéressant. Ça nous a étonné qu’elle voyage autant. Nous avons eu la chance de rencontrer une des 3 journalistes qui sera présente pour couvrir les épreuves d’athlétisme des jeux Olympiques à Paris cet été ! Nous ne manquerons pas d’être attentifs aux articles qui paraîtront sur l’athlétisme lors des JO et peut-être l’apercevrons-nous sur les sites olympiques !
Article collaboratif par la classe de 4D